Les journées ordinaires de l’Éducation Nationale sont devenues des journées extraordinaires. Chaque jour apporte son lot d'événements tous incroyables, des faits qu'on n'aurait pas imaginé il y a seulement quelques mois. Alors que le refus du nouveau bac s'ajoute à celui de la réforme des retraites, se profile déjà une troisième crise. On en arrive à un état de désordre dans l'institution scolaire qui signe la faillite d'un ministère.
Après deux épreuves d'E3C reportées au lycée Pyrène, c'est avec l'aide de la police, et de personnels administratifs d'autres établissements pour surveiller les élèves, que le DASEN a imposé la tenue des épreuves le mardi 28 janvier 2020. Le SNES-FSU dénonce cette réaction institutionnelle se résumant à des manœuvres de répression et de coercition.
Tirés du sommeil à 6h30 à leur domicile de Pamiers, amenés dans un fourgon de police direction Toulouse, embarqués de force dans un avion avec 11 autres familles, à midi tout le monde était à Tirana. Voilà ce qu'ont subi les enfants Mehemti, scolarisés à l'école de Lestang à Pamiers, parce ce que le droit d'asile a été refusé à leur famille.
Lors du conseil commun de la Fonction publique du mercredi 22 janvier consacré à l’étude du seul article du projet de loi sur la réforme des retraites soumis à son avis, le ministre a perdu son sang-froid et a tenté d’empêcher la lecture de la déclaration intersyndicale CGT, FSU, FO, Solidaires, FA-FP. Les organisations syndicales dénoncent l’attitude du secrétaire d’État en charge de la Fonction publique.
Déclaration FSU au CSE - 23 janvier 2020 - Monsieur le Ministre, Les personnels de l’éducation sont depuis décembre dernier, dans un mouvement social interprofessionnel, déterminés à lutter contre le projet de réforme des retraites. Les grèves lors des appels nationaux notamment les 5 et 17 décembre et le 9 janvier sont majoritaires dans la profession, voire donnent lieu à des taux de grévistes historiques par établissements [...]
Selon l'avis du Conseil d’État sur la loi retraites, le principal engagement de l’État pour revaloriser la rémunération des enseignants est contraire à la constitution. Le seul argument concret du gouvernement pour que les enseignants acceptent la réforme s'effondre. Le gouvernement pouvait-il ne pas savoir que son engagement est sans valeur ? Pourquoi l'avis du Conseil est-il communiqué maintenant ? Quelles conséquences cela a-t-il pour les enseignants ?
La mobilisation est restée forte en Ariège les 22, 23 et 24 janvier : retraite au flambeau, manifestation à Foix, lycée bloqué et E3C annulées à Pamiers. Le rapport rendu vendredi par le Conseil d'Etat a apporté une légitimité supplémentaire au mouvement contre la réforme des retraites. Cette semaine, poursuivons le mouvement avec de nouvelles dates nationales à l'appel de l'intersyndicale.
Ils étaient entre 249 000, selon le ministère, et 1,3 million, selon la CGT, à manifester vendredi. Alors que le texte a été adopté en conseil des ministres, une nouvelle mobilisation est déjà prévue le 29 janvier.
Mouvement de grève important hier au lycée Pyrène, avec un blocage du site du Castella, et au collège Rambaud avec un barrage filtrant à l'aube. Les enseignants ont bien l’intention de se faire entendre.
L'inscription dans le texte de loi d'une revalorisation des enseignants n'était qu'un enfumage gouvernemental : cette disposition étant anticonstitutionnelle, elle ne pourra être présente dans le texte définitif. Le retrait du projet de loi est plus que jamais nécessaire !
ARIÈGE